







Antonio Vivaldi (1678-1741) – L’estro armonico, 12 concertos op.3 (1711)

«Estro s. m. [dal lat. oestrus, traslitt. del gr. οἶστρος; la parola lat. corrispondente era asilus, da cui l’ital. assillo (v.)]. –
(…)
Ispirazione, ardore della fantasia e dell’immaginativa che guida l’artista nella creazione dell’opera»
Source: dictionnaire Treccani
On pourrait donc traduire estro par «ardeur créatrice».
L’Estro Armonico op.3 est l’œuvre la plus célèbre de Vivaldi après les 4 saisons (extraits de l’op.8). Ce recueil de 200 pages, publié vers 1711 à Amsterdam, qui comporte 12 concertos pour cordes, a connu une fortune considérable et de multiples rééditions. «Salué unanimement» par la critique de l’époque, l’Estro Armonico continue de nous enchanter plus de 300 ans après sa publication.
À l’époque de la composition de l’Estro Armonico, le concerto de soliste, qui oppose un soliste et l’orchestre entier, n’était pas le genre dominant; Vivaldi a contribué a le populariser en écrivant 5 concertos pour solistes (1 ou 2 violons) dans cet op.3. Les 7 autres concertos sont des concerti grossi, beaucoup plus répandus à cette époque. Dans le concerto grosso, un groupe d’instrumentistes dialogue avec le reste de l’orchestre mais prend généralement part aux tutti.
Dans les chansons moderne il y a le refrain et les couplets. C’est un peu la même chose pour beaucoup de concertos de Vivaldi, il y a un refrain qui revient tout le temps, ou sous forme fragmentaire, et qui est énoncé par tout l’orchestre: ce sont les fameuses ritournelles, qui rendent les concertos de Vivaldi si plaisants.
Nous avons parlé ailleurs des marches d’harmonies, il s’agit simplement d’un même motif mélodique qui est répété plusieurs fois, en subissant des modifications de hauteurs et parfois des altérations, comme par exemple dans le dernier mouvement du concerto n°6 en la mineur RV 536 de cet opus 3 (dans cette version la partie de violon soliste est jouée à la trompette par Alison Balsom):

Comme on peut le voir sur la partition originale [Source: International Music Score Library Project – Vivaldi op 3.8], les concertos sont publiés en parties séparées; ici la partie du premier violon, qui alterne les passages « Soli » (en solo) et « Tutti » (avec le reste de l’orchestre ). On imagine sans peine pourquoi Bach a passé autant de temps à recopier ces concertos et à les transcrire; en tant que compositeur, il s’intéressait à l’harmonie, qui n’apparaît que sur les partitions complètes.
Dans ces concertos pour corde, l’instrumentation complexe des concertos classiques et romantique est absente, aussi il est tout à fait possible de les adapter à l’orgue ou au clavecin, comme l’a fait Bach. Mais on peut aussi les transcrire pour accordéon, comme l’a fait le Quintetto Veneto di fisarmoniche, avec ce premier mouvement du magnifique concerto n°8 op.3 en la mineur RV 522 pour deux violons:
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