Archives par mot-clé : 19e siècle

Schubert – Ave Maria

Franz Schubert (1797-1828) : Ellen Gesang III D.839 (1825) dit Ave Maria

Vous trouverez un peu plus bas une présentation de l’Ave Maria de Schubert mais pour les plus pressés, voici une version pleine d’émotion interprétée par Sumi Jo le jour de la mort de son père :

Franz Schubert en 1825
Franz Schubert en 1825

 

L’Ave Maria de Schubert, qui est sans doute la pièce la plus populaire de ce compositeur, apparaît de prime abord comme une mise en musique de la prière qu’adressent les catholiques à la Vierge Marie. En réalité, si le texte qu’a choisi initialement Schubert est bien une prière à la Vierge, il ne s’agit pas de celle entonnée par les fidèles de l’église, mais celle d’un personnage de fiction, Ellen Douglas, héroïne du long poème de Walter Scott, The Lady of the Lake (1810), dont la trame se déroule en Écosse à la fin du Moyen-Âge. Schubert a mis en musique quelques extraits de ce poème, dont trois chants d’Ellen (Ellen Gesang), l’Ave Maria étant le dernier d’entre-eux.
Continuer la lecture de Schubert – Ave Maria

Brahms – Begräbnisgesang

Johannes Brahms- (1833-1897) – Chant de Funérailles op.13 (1858)

Pour chœur mixte, hautbois, bassons, cor, trombonnes et cymbale. Le texte est un hymne luthérien de Michael Weisse (vers 1530).
Brahms begräbnisgesang
Brahms est l’auteur d’une importante œuvre de musique sacrée, dont le phare est sans doute le Requiem allemand. Le Chant de Funérailles op.13 composée par Brahms à l’âge de 25 ans est une pièce brève qui possède une grande force d’évocation. Deux ans plus tôt, en juillet 1856, était décédé Robert Schumann, l’ami et le père spirituel de Brahms.

On sait Brahms attaché au passé; il continue à employer la forme sonate héritée des classiques et joue Bach dans ses concerts. Pendant la période difficile de l’internement de Schumann, Brahms a étudié non seulement l’Art de la fugue et les chorals de Bach mais aussi les compositeurs de la Renaissance comme Palestrina et Roland de Lassus.

Continuer la lecture de Brahms – Begräbnisgesang

Brahms – Danses hongroises

Brahms - Danses hongroises - ed Simrock Source: Bibliothèque Musicale Petrucci
Brahms – Danses hongroises – ed Simrock
Source: Bibliothèque Musicale Petrucci

Les Danses hongroises, composées pour le piano à quatre mains, sont les œuvres les plus populaires de Johannes Brahms (1833-1897). Elles ont fait sa fortune, assez tardivement, et suscité rancœurs et jalousies. Paradoxalement, elles sont assez peu représentatives de sa musique et ne portent d’ailleurs pas de numéro d’opus, car ce sont des adaptations de danses célèbres et populaires…mais pas folkloriques, ainsi qu’ on le verra plus loin. Comme dans le Jazz, c’est le traitement qui compte, tout autant que les thèmes employés, et Brahms n’aimait pas la médiocrité.
Continuer la lecture de Brahms – Danses hongroises

Brahms – Quintette avec piano en fa mineur op.34

Johannes Brahms (1833-1897 )– Quintette en fa mineur op.34, pour piano, deux violons, alto et violoncelle (1864)

Baden-Baden. Brahms, y acheva son quintette durant l'été 1864.
Baden-Baden. Brahms, y acheva son quintette durant l’été 1864.

Jusqu’à présent, nous avons tenté de faire découvrir des œuvres assez accessibles ; celle-ci un peu plus difficile, mais de toute beauté, cela va de soi… La complexité du quintette op. 34 est tempérée par la présence de thèmes mémorables qui fournissent de bons repères à l’auditeur.

Initialement Brahms voulait écrire un quintette à corde classique, sans piano, mais avec deux violons, un alto et deux violoncelles. Ce quintette primitif, dont le manuscrit a été détruit et qui a reçu le numéro d’opus 34a, avait été présenté par Brahms à deux de ses plus chers amis : Clara Schumann et le violoniste Joseph Joachim. Tous deux avaient été enthousiasmés par les idées musicales, mais avaient jugé que le quintette n’était pas la forme la plus appropriée pour les exprimer.

Continuer la lecture de Brahms – Quintette avec piano en fa mineur op.34

Weber – Concertos pour clarinette

Karl Maria von Weber(1786-1826) – Concertos pour clarinette et orchestre n° 1 en fa mineur op.73 et n°2 en mib majeur op.74

Carl Maria Friedrich Ernst von Weber en 1821
Carl Maria Friedrich Ernst von Weber en 1821

Les  concertos pour clarinette de Weber sont nés tous les deux en 1811. Destinés au clarinettiste Bärman, ils sont particulièrement virtuoses et mettent bien en valeur l’étendue du registre de l’instrument.
Avertissement: nous n’hésiterons pas, dans cette chronique, à user de formules vieillies et péremptoires.

Le premier mouvement du Concerto n°1 en fa mineur commence de manière particulièrement dramatique, mais Weber garde une certaine distance amusée qui fait songer à une ouverture d’opéra. Weber veut séduire, divertir, et non édifier. L’écriture orchestrale est assez compacte, le compositeur n’hésite pas à recourir aux trémolos ; les bois viennent souligner en accord la mélodie du soliste, mais on ne peut pas parler de véritable dialogue. La reine du bal est la clarinette. C’est elle qui, même dans les passages non virtuoses, a la plus grande liberté rythmique.

À titre d’illustration, Le premier mouvement interprété par le jeune clarinettiste coréen Han Kim:

Continuer la lecture de Weber – Concertos pour clarinette